Pourquoi les parents devraient laisser leurs enfants tranquilles

Lorsque les enfants sont plus âgés, le désir de liberté semble inextinguible. J’ai récemment tenu un atelier d’écriture à Calcutta pour les enfants de la rue qui avaient été parqués temporairement dans une école où ils étaient visiblement bien soignés et, dans l’ensemble, heureux. Ils avaient soif de la seule chose que l’école ne leur accordait pas : la liberté. “Ils veulent la liberté qu’ils connaissaient dans la rue”, m’a dit un enseignant, “d’aller où ils veulent, quand ils veulent.” En dépit des problèmes de la rue – la pauvreté, la maltraitance  la faim et la violence – les enfants “continuaient de s’enfuir”.

Une fois sorti de la petite enfance, les enfants Amérindiens étaient traditionnellement libres de se promener où ils voulaient, à travers les bois ou les rivières. “A l’âge de cinq ans, il est grand, rayonnant de santé … fou de liberté”, écrit Roger P. Buliard dans Inuk, faisant la description de l’enfance des garçons Inuits. Vers l’âge d’environ sept ans, les garçons manient les couteaux et veulent un fusil et un endroit pour poser des pièges, et à partir de ce moment ils “se déplacent avec les hommes, en voyageurs aussi robustes que n’importe lequel d’entre eux.”

J’ai passé quelques jours à élever des rennes avec le peuple Sami, j’ai vu comment les enfants étaient libres pas seulement sur leurs terres, mais à l’intérieur dans les cabanes d’été. Ils farfouillaient, cherchant de la nourriture, trouvant un petit lambeau de viande de renne cuit, un poisson fraîchement pêché ou une boite de biscuits, décidaient quoi et quand ils mangeaient : une situation qui évite cette source majeure de conflits familiaux – l’heure des repas.

L’autonomie alimentaire depuis un très jeune âge semble être une caractéristique de l’enfance dans de nombreuses sociétés traditionnelles. Les enfants Alacaluf de Patagonie se débrouillent seuls tôt, utilisant une lance faite de crustacés et faisant cuire leur propre nourriture dès l’âge d’environ quatre ans. Les très jeunes enfants inuits peuvent utiliser un fouet pour chasser le lagopède, décapitant l’oiseau d’un simple mouvement du poignet. En voyageant à travers les hauts plateaux de Papouasie Occidentale parmi le peuple Yali, j’ai souvent vu les garçons des villages partir ensemble, armés d’arcs et de flèches, pour chasser les oiseaux, attraper des grenouilles et les faire rôtir dans un feu qu’ils avaient eux-mêmes démarré.

À propos de l'auteur

Dominique Radisson

J'écris pour le plaisir de souffler des graines de mots dans les forêts de papier ou les ciels digitaux. Je suis, ou ai été tour à tour poète, journaliste, écrivain, enseignant en arts martiaux (aïkido, taijiquan), en wutao et en art du souffle; entrepreneur, webmaster et graphiste. Attiré de très longue date par l'univers du corps, de la spiritualité, du Zen et du Tao, je suis passionné par l'exploration personnelle "occidentale" (Reich, Janov, Groff…).

Umaniti est le blog de textes et poèmes de Dominique Radisson.