Présent, devant toi
Comme en première fois
Mains vides, sans artifices
Bras ouverts
Je t’offre une pensée autre;
Fleur éclose hors saison
Hors de cette prison
Qu’on a nommée les mots;
Nulle violence ne naquit
Pour faire s’ouvrir en grand
La porte de cette prison;
L’homme, maltraité par la pluie
Maltraite l’huis en retour
D’une épaule sans amour;
Et l’enfant, agacé
Détruit le sable aimé
Ou bien : c’est l’eau
En sa patiente rondeur
Et ses ondes régulières;
Aimer;
Aimer la ruisselance
Reliant terre et nuages
C’est elle qui a guidé
Cette pensée nouvelle;
Regarde mon corps,
amour,
Il parlera pour moi
Et dira le passage.