Tu sais, toi, petit oiseau qui chantais là, dans ce sous-bois où je m’étais assis, bercé par la fraîcheur liquide du vent jouant dans les feuillages — ton chant était si pur, si juste, que Mozart l’aurait sans doute noté dans ses carnets.
Il s’est passé quelque chose d’étrange et d’évident à la fois : ton chant est entré en moi et s’est posé à sa place, comme s’il y avait là, en creux, une empreinte faite pour lui.
Comme si je portais déjà, avant même de l’avoir entendu, la mémoire de sa forme.
Peut-être sais-tu cela mieux que moi — toi qui es fait de chant, de ciel, de plumes légères, de quelques graines d’eau et de compagnes ailées.
Moi, je ne suis qu’un homme. Je ne sais pas. Mais je le ressens. Et cela me suffit. Et cela m’émerveille.