À toi, qui effaces une vie

À toi, qui effaces une vie
Homme ou femme de la terreur,
Sais-tu que lorsque tu ensanglantes,

Tu n’effaces pas seulement « une » vie

Tu effaces les rires
Un milliard de rires
Et de joies partagées
Est-ce cela qui t’était étranger ?

Tu effaces un vif milliard d’étoiles
Dans un ciel de vécu,
Chaque étoile : une pensée,
Une expérience, une sensation,
Un sentiment, une émotion
Chaque étoile : une étincelle de vie
Offerte et recueillie
Ton ciel était-il donc si pauvre ?

Tu effaces un regard
Une fenêtre sur le monde
Que le monde nous donne;
N’auras-tu donc connu
Que des longs murs aveugles ?

Toi qui effaces une vie,
Tu peux souffler ma vie
Et diffracter sa flamme
En milliards de bougies
Dans des mains anonymes
Mais, aide-moi à comprendre
En quoi je t’ai créé;

Car si toi seul peux
Répondre de tes actes
Moi je peux répondre
Du monde qui t’a créé;

Alors fais-moi don d’une question
Mon frère humain de cendres,
Errant d’un vide immense :

Ai-je bien tout essayé
Qui fut à ma portée
Pour que tu fus vivant
Et non vivant sans être ?