Bio-énergie, ma passion

Une science me passionne, depuis que je l’ai découverte au début des années 90 : la bio-énergie. Même si le terme fait référence, à l’origine, au courant psychothérapeutique fondé par Wilhelm Reich entre 1920 et 1950, je l’utilise pour désigner, de façon plus large, un vaste courant pluridisciplinaire1 de resensibilisation consciente des êtres qui prend corps en Occident depuis la fin du 19e siècle. Un grand mouvement d’exploration de la nature humaine dont les chercheuses et chercheurs2 visent tous la même chose : la libération de l’être humain après des millénaires d’ignorance, de négation et de soumission de la vie.

Un vague encore impercue, et qui nous aide aujourd’hui à comprendre, de façon ravivée et avec une pertinence accrue par rapport aux propositions antérieures, comment ce grand bal des humains s’anime et s’immobilise, s’articule et se désarticule.

Comment, entre grâce et disgrâce, il se sensibilise et se désensibilise.

Car en somme, tout ce grand courant de bio-énergie peut se résumer à cette quête essentielle: ressentir à nouveau, et de façon intégrée, la vie en soi. Comment l’homme ressent, pourquoi il ne ressent plus (souvent à son insu) et comment, s’enréalisant a nouveau, il peut ressentir davantage, devenir plus fluide, plus unifié, plus conscient de la vie, de sa valeur et de son ineffable beauté.

En une phrase : comment il peut accéder à davantage de plaisir de vivre sans recours à aucun artifice.

Le propos n’est pas nouveau. Mais l’Occident, avec sa méthode, sa science et sa conception de l’individu, de sa liberté et de son épanouissement, spécifiques, emmène la réflexion vers des terrains aussi passionnants qu’inexplorés jusqu’alors.

Alors c’est peut être et surtout pour ça que j’écris ce blog : pour essayer de transmettre l’essence de cette vision bioplasmatique de l’être humain, et de la connaissance des lois de l’énergie qui l’anime, telle que l’Occident s’y emploie depuis plus d’un siècle.

Pour moi, il s’agit là d’une avancée majeure de l’humanité. Car elle nous offre une compréhension renouvelée de l’origine de la souffrance et de la violence — toujours corrélées—, tant individuelle que collective, de sa prévention et de sa guérison.

Et cela passe beaucoup par la façon dont nous accueillons, aimons et aidons nos enfants à devenir qui ils sont, et non pas ceux que nous voulons qu’ils soient.

Car il n’y a qu’une seule source à toute forme de névrose : l’atteinte à la vie en son noyau incarné le plus profond, le plus vulnérable, et la fin de la fluide unité aimante percevante et ressentante de l’être qui, malheureusement, en résulte.

Tout simplement, peut-être.

  1. Si méconnu encore mais à l’unité tangible derrière l’apparente diversité des sources et affluents qui le constituent. Qu’est-ce que c’est encore que cela ? Une révolution ? Non, Sire, une évolution![]
  2. Wilhelm Reich, bien sûr, le pionnier, sa fille Eva Reich, et aussi Alexander Lowen, John Pierrakos, Alice Miller, Stanislas Grof, Jean Liedloff, Arthur Janov, Frederic Leboyer, Aletha Solter, Michel Odent, quelques noms parmi tant d’autres qui, bien que couvrant des domaines différents sont, selon la perspective qui est la mienne, reliés et interconnectés dans ce même grand élan de connaissance impulsé par l’Occident moderne. Il conviendrait d’y ajouter d’autres noms issus de disciplines connexes comme la pédagogie, l’anthropologie, la sociologie, l’économie, l’écologie, etc, mais porteurs du même élan, du même appel, de cette même flamme d’un savoir qui s’émerveille de la connaissance vibrante du vivant et des lois naturelles, universelles, intemporelles et infra-culturelles qui l’animent, au lieu de chercher à le soumettre ou de lui soutirer tous ses secrets—. J’en parlerai dans un prochain article.[]