Sais-tu, mon fils, que les gens se trompent sur la Sagrada Familia? Ce n’est pas une basilique érigée sur la terre, c’est un navire de corail baignant dans une eau lustrale devenue air par la force du génie de Gaudí. Concrétion marine qui est sous la surface et monte sans cesse vers la lumière, le regard ne peut suivre, aspiré par ce soleil éclaboussant les vitraux tels de grandes...
L’ode au cristal
Jadis, nous étions dépossédés du choix. Pour nous protéger des pluies battantes de ce monde, nous étions condamnés à osciller entre le trop et le pas assez, entre la la dureté et l’effritement, entre la forteresse laminaire de pierre aveugle et le château de sable effondré de nos grèves enfantines. Certes, le bois nous offrit sa force, sa croissance et la ronde chaleur d’une lumière...
L’abbaye de Thélème sensorielle
Dans mon Abbaye de Thélème consacrée à la connaissance de l’être, j’héberge de grands noms d’aujourd’hui : Wilhelm Reich, Alexander Lowen, John Pierrakos, Alice Miller, Stanislas Grof, Jean Liedloff, Arthur Janov, Rupert Sheldrake, Frederic Leboyer, Aletha Solter, Michel Odent, Frans Veldman, Alexander Sutherland Neill, Marshall Rosenberg, Maria Montessori, et tant...
Le chemin vers l’œil du cyclone
Dessin : Naia Radisson-Azar Comprendre. Un jour, il mettrait des mots sur ce qu’il a vécu. Il comprendra que tout ce qu’il avait accompli était une réponse à l’appel de la vie. L’appel de la vie en lui, le chant de la colline… c’était la même voix, qui l’avait sans relâche appelé à revenir vers elle, à revenir vers lui. Qui ne lui avait jamais rien dit d’autre qu’un seul mot :...
Pourquoi j’écris
Pour prendre plaisir, célébrer, rendre hommage, avec pour guide cette envie de cicseler ces ressentis de l’instant, d’en fixer l’origine et la trace. Pour quoi faire? Pour rien d’efficace. Rien d’autre que le plaisir de redonner au monde une petite part de la beauté qu’il nous offre, là, constamment, à portée d’yeux à ouvrir, d’oreilles à déployer, de sens à aiguiser...
L’inspiration d’Umaniti, dix ans après
10 ans déjà… J’ai créé Umaniti il y a 10 ans, pour le plaisir d’écrire (parce que j’aime beaucoup raconter des histoires) et pour célébrer la beauté mouvante de la vie. Gageure passionnante que de mettre en mots cette sensation tangible, charnelle, de ce quelque chose d’éternel et d’immense, cette présence infinie, intelligente et aimante, qui irrigue, anime...
Soir d’automne
La plaine entière vibrait dans son repos du soir, paisible comme un souffle qui se pose. Une teinte d’armoise violine emplissait le ciel jusqu’à l’horizon où de paisibles nuages aux contours délicats dessinaient des montagnes méditantes de laque mauve ciselée. Jamais paysage ne fut moins sépulcral. Montant d’une terre où des ombres obscures esquissaient déjà une danse...
Le petit garçon qui avait mangé tout le soleil
Deux immenses éclats d’obsidienne pure. Eût-elle possédé pareilles gemmes que la Reine de Saba ne les aurait certainement pas offertes à Salomon, mais plutôt conservées précieusement dans quelque pièce secrète de son palais de pierre dressé comme un récif face à l’océan de sable couleur de brume. Deux immenses yeux noirs d’obsidienne pure concentrant et redonnant toutes les lumières vraies...
Le sourire de maître Noro
Qu’il était beau, le sourire de maître Masamichi Noro. Une vibration de joie généreuse façonnait son visage d’une tendre argile de lumière pleine, douce et avenante. Deux yeux, vifs et pétillants, qui disaient le plaisir sincère — et presque l’amusement — de vous rencontrer et de partager ce moment avec vous. L’innocence d’enfance d’un être qui aurait de longue date oublié...
C’est magique d’avoir un corps
Naia, sur l’assise de ses sept ans, dans la voiture dans laquelle je la conduis à l’école, est silencieuse, comme absorbée en quelque pensée d’elle seule connue. Elle regarde fixement devant elle, quelque chose au niveau de ses pieds. Puis, sans défixer son visage : « Papa. » – Oui ? – C’est quand même magique d’avoir un corps. Je ne dis rien, elle a éveillé ma...