Être,
sans détour ni masque,
comme le vent traverse l’arbre :
léger dans le geste,
profond dans le chant.
Avancer sans savoir,
guidé par l’éclat d’une source
qui ne parle qu’en silence.
Offrir l’instant
sans le retenir,
recevoir sans se refermer.
S’ouvrir
comme s’ouvre l’aube —
fragile, entière.
Rester centré
dans l’orage et la clarté,
ni pris, ni fuyant.
Trouver en soi
le noyau qui voit,
qui sait sans nommer,
et s’y poser.
Alors vient le premier pas,
celui qui tremble,
et plus loin —
le dernier,
qui bénit.
Et entre les deux :
la marche invisible
de la constance,
fil d’or tendu
entre les mondes.