Nulle équité dans ce désir

Une scène de la grande ville en ce jour de printemps.

Flammèches-appâts
Et orages médullaires
L’œuvre en chair
Du printemps naissant
Appelle l’anamnèse.

Elle,
Passante dans la lumière
Fleur à l’orée
De son éternité
Offerte à un air devenu
d’une impudicité folle et affolante
Par le jeu de lignes
Des abandons gorgés
De soleil et de vie ;

Lui,
Les reins ceints d’une étoffe hivernale
La regardant marcher

Ses pensées, comme des flèches, vers elle :

Femme désirée,
Les caresses que je rêve de t’offrir
Ne seraient pas sans coût pour toi
Ces nouveaux mondes
Que je brûle d’avoir la primeur
De te faire découvrir
Qu’ils apaisent en moi
La morsure stellaire de ce désir
Dévoreur de choroïde ;
Puis, qu’ils ordonnent ton déploiement
Dans l’exactitude que je commande ;

Mais en première vérité : que ton soleil naissant
Réchauffe mon soleil pâlissant

Une fois choisie
Trois fois comblante,
Nulle équité dans ce désir.