
Mon corps
Compagnon fidèle
Où commences-tu
Et où finis-tu ?
La spirale
La douceur
L’abandon tenu
La présence,
A toi,
En toi,
Par toi
Pour toi,
L’expression de tes possibles ;
Comme avec un enfant :
Une constante aimance
Respect en coprésence,
Pas d’assujettissement.
Je regarde cette petite cicatrice
A ma cheville droite
Faite lorsque j’avais 5 ans
Elle est toujours là
Tes formes ont changé
Mais toi, corps, tu es resté
Mon corps,
Serviteur du Roi,
Roi des serviteurs
Mais aussi : Empereur.
Et souvent menteur, cela aussi doit être dit,
Et aussi aveugle
Dans ta mission réflexe
De ne pas rouvrir les blessures,
Mais toujours toi,
Présent, guide, confident,
Jamais démenti
Évoluant dans l’équilibre constant
Des forces agissantes
Exprimées et reçues
Mon corps,
Quelle vie à goûter !
Quelle vie à sentir
Découvrir, grâce à toi !
Quelle félicité
Un vrai régal de l’âme
Oh, tiens, à ce propos
Juste encore quelques mots
Sur cet autre cadeau
Qui t’a rendu en moi
Encore bien plus précieux
(et je le tiens de toi)
Mon corps,
Écoute-moi,
J’ai bien reçu ta phrase :
Tu n’héberges pas mon âme,
C’est mon âme qui t’abrite.
Image : Yves Klein, Anthropométrie sans titre, (ANT 109), 1960• Crédits : © Succession Yves Klein c/o Adagp, Paris, [2019] – Cliché : Adagp Images